blackfling app

A votre homme, croise dans un bar 1 samedi apri?m.

A votre homme, croise dans un bar 1 samedi apri?m.

L’alcool de tristesse dans ses yeux.

Mes larmes dans la voix, au cou et sous ses lunettes embuees, il montre son courrier d’la Prefecture lui indiquant qu’il a trente semaines pour quitter le sol francais. Le pays, il ne pourra gui?re y retourner. Dans le pays, tout cela l’attends c’est la prison. Une rapide cellule humide, un rayon de vue qui s’invite souvent, la-haut, et qui vient chatouiller les barreaux une petite fenetre. Petite fenetre qui de temps libre en a nouvelle, accueille un visage desole, le regard au loin. Un visage qui aspire le dehors et une simple fenetre qui n’est nullement assez grande pour rafraichir la figure de l’homme. Un tantinet de vent, de soleil et de sel, c’est bien ce qu’il exige. Mais votre toute petite fenetre peine a lui offrir et elle en est desolee.

J’essuie les larmes de l’homme, je lui susurre a l’oreille les quelques mots en arabe que je connais. Ma langue, qui prononce ces mots, fera des vagues et invite un brin de la mer et des personnes de la-bas. Quand il entend ces plusieurs mots maladroits, il s’effondre davantage et j’ai alors i  ci?te de moi le petit garcon qui passait ces dimanches au soleil, i  propos des routes de pierres effritees, avec ses amis et de temps a autre, votre ballon, un velo d’ailleurs de nombreuses reves surtout.

Je ne peux que dalle Realiser pour lui, je lui dis d’aller voir une assistante sociale, un avocat. L’ensemble de ces gens qui sont la et qui essaient tant bien que mal d’executer un travail qui s’essouffle jour apres jour. Parce que le gouvernement vient tailler, couper et rapiecer la moindre brindille, la moindre herbe folle, sous nos pieds de tous ces gens qui ne demandent qu’une chose : aider nos autres et avoir les moyens de le faire.

Je ne pourrais que dalle faire pour lui et ca m’empeche de respirer, aussi je m’en vais sans dire un mot. J’ai jamais trop adore nos adieux. Je lui aurai bien propose d’aller dormir avec moi au paradis blanc, mais Michel Berger, ne nous a jamais vraiment indique ou cela se trouvait.

Je reprends la conversation avec mes amies, on va dans un autre bar. Je suis desolee. 1 semaine apres j’imagine encore a toi. J’ecris pour moi puis legerement pour toi, je crois. Je te souhaite de pouvoir retourner dans ton pays, un jour. Homme libre votre jour tu le seras, en attendant, repense a ces certains mots que j’ai prononces. Tu les entends ? Oui, alors tu vois, ils sentent ce que tu connaissais d’avant. Et que tu retrouveras.

J’ecris aussi pour toi.

Au train qui me mene au projet. Tu t’assieds a cote de moi, tu fumes une cigarette. Et tout un chacun s’eloigne de toi . Les mecs reculent d’un siege, d’une rangee. Tu me regardes fixement, tu attends que je parte, c’est sans doute plus facile d’avoir le regard rives sur un fauteuil vide. Je ne partirai nullement, je crois que tu me fais quelque peu peur, comme n’importe qui. Mais j’essaie de lutter. On nous a appris a avoir peur de tout cela sortait legerement des clous, de tous ceux qui ne faisait jamais semblant d’etre un tantinet parti en vrille, 1 jour ou l’autre. Tu vois que je ne pars gui?re et tu te sens legerement rassure. Tu en avais tellement assez d’etre seul. Tes yeux se ferment quelque peu plus, tu t’enfonces un peu plus au fauteuil. Le train demarre. Ta tete vacille de droite a gauche, tu commences a t’endormir. Ta main droite, gonflee et pleine de bandages, essaie d’enfiler ta capuche concernant ta tete. Elle peine. Tu renonces. Ta cigarette se consume toute seule, tu t’es profondement endormi. Je te regarde. Tu es beau, avec ta peau mate et tes cheveux noirs. Tu portes un jogging et un sweat rouge. Ca fera ressortir J’ai chaleur de ta peau, j’ai trouve. Tu as en general des origines turques, syriennes, afghanes, qu’en sais-je mais tu es beau, c’est 1 prince un brin fatigue de i  chaque fois faire semblant de regner via quelque chose. Ta main devient plus molle, elle va bientot la lacher votre cigarette. Je la retire delicatement de ta main, pour ne pas te reveiller et je viens l’eteindre par terre. Mes autres ne nous regardent pas, pourtant on est excellent tous les deux, quelque peu perdus dans ce train qui nous emmene on ne sait ou, mais surement pas la ou on a envie d’aller en tout cas. Di?s que je te prends la cigarette, ta peau se reveille, tes yeux s’ouvrent un tantinet. J’ai peur que tu t’enerves. Mais tu es trop fatiguee Afin de i§a et ta main se referme et se met aussi dans ta poche. Tu essaies encore de mettre ta capuche. Je ne sais jamais votre que tu as bu ou pris, mais ca te fait des yeux i  nouveau plus noirs. Ca me fait un brin peur, je ressemble i  une pierre froide. J’attends que tu abandonnes la lutte avec ta capuche, que tu te rendormes un peu. Douce perfusion d’alcool. Il donne un avantage. Je peux prendre ta capuche et J’ai tirer sur ta tete sans que tu m’en veuilles, que tu me trouves bizarre ou que tu me rejettes. Tu rouvres quelque peu les yeux et je te souris. Tu les refermes puis tu poses ta tete sur mon epaule. Tes habits sentent la cigarette. Cette odeur me rassure et m’est familiere. Elle me rappelle aussi que je dois arreter de fumer. Diverses personnes nous regardent, elles ne comprennent pas. Comme s’il fallait i  chaque fois chercher a saisir, a gratter, a mettre dans des cases, a fixer des barrieres, qui de toute maniere, s’envoleront a J’ai moindre tempete.

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован.